Autour de la dysphorie de genre

Ce que l’on entend / les idées reçues :

Aimer une activité stéréotypée appartenant au genre souhaité est la preuve que je suis transgenre (par ex : une fille qui aime le foot est un signe de transidentité). Être un garçon manqué lorsqu’une personne est née fille est l’indicateur d’une transidentité. L’orientation sexuelle peut elle aussi, être un indicateur de transidentité. Ne pas aimer son corps également.

Dans les faits :

La dysphorie de genre est un trouble psychique référencé dans le DSM-5. Elle est considérée comme tel car elle est accompagnée d’une souffrance psychique (les troubles les plus fréquents étant les troubles dépressifs avec ou sans pensées suicidaires ou encore les troubles anxieux). La dysphorie de genre nécessite alors un accompagnement psychologique.

(À noter que si la dysphorie de genre s’accompagne souvent de troubles dépressifs, avoir des troubles dépressifs n’implique pas d’avoir une dysphorie de genre. Attention à ne pas confondre les 2. Un autotest des troubles dépressifs est mis à disposition sur ce site.)

Les signaux « standards » d’appartenance à un genre ne sont quant à eux, pas révélateurs d’une dysphorie, ou tout du moins, très loin d’être suffisants. (Une fille peut par exemple tout à fait aimer le football, jouer au foot, ne pas aimer les robes … sans pour autant être un garçon).

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Le diagnostic de la dysphorie de genre :

⚠️ Nb : l’adolescence est par définition, une période de transition. Les changements hormonaux, corporels (puberté), l’instabilité au niveau de l’identité psychique et physique, les questionnements relatifs à l’orientation sexuelle … tous ces bouleversements occasionnent nécessairement des chamboulements, des « mal-être », des interrogations dans la vie d’un être humain. Ils ne sont pour autant pas le signe d’une dysphorie de genre.

(Si l’OMS établit l’adolescence comme la période allant de 10 à 19 ans, les études actuelles s’accordent davantage à allonger cette période de 11 à 25 ans en moyenne. Période nécessaire pour aboutir à une maturation émotionnelle et une évolution intellectuelle).

Il est de ce fait très compliqué (voire très risqué) d’établir avec certitude le diagnostic de « dysphorie de genre » durant l’adolescence. À noter qu’il n’existe à ce jour aucun test psychométrique fiable permettant de conclure à ce trouble avec certitude. (L’auto-test GIDYQ-AA par exemple, évalue la détresse subjective du patient à l’instant T et non la certitude d’une présence ou non d’une dysphorie de genre. Comme tous les auto-tests de ce type, aucune fiabilité scientifique au long terme n’a été démontrée).

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Actuellement :

Même si la dysphorie de genre est de plus en plus connue du grand public, de plus en plus citée dans les médias, elle n’en demeure pas moins une énigme du côté des professionnels de santé. Un trouble confronté à une absence de mesures concrètes et standardisées : tests fiables inexistants, aucune méthodologie clairement définie, solutions pas toujours efficaces…

Il est alors proposé aux patients atteint de dysphorie de genre d’effectuer une transition. Si celle-ci s’avère être une réussite dans certains cas, dans d’autres, cette décision peut être soit remise en question par le patient lui-même quelques années plus tard, soit toujours assumée mais avec une réapparition des troubles anxieux et/ou troubles dépressifs avec ou sans pensées suicidaires.